29.4.09

Et la lumière s'éteint...

Il est temps pour Notes Bleues de fermer. Rien à voir avec certaines personnes étant tombées "par hasard" dessus. Rien à voir avec ce qu'elles ont pu lire, voir, dire. Juste une nécessiter de passer à autre chose. NBLN reviendra, sous une autre couverture, sous un autre nom et forcément différent. Suivez la lumière, noire bien sur, et il y a de fortes chances pour que l'on se recroise.

9.12.08

"Ne me secoue surtout pas car je suis plein de larmes" disait Miossec...

Il est de ces mots qui font mal. De ces mots qu’on lit par hasard et qui sans qu’on sache pourquoi nous prennent à la gorge, aux tripes. Il est de ces phrases dont on aimerait qu'elles n’aient jamais été écrites, dites. On se croirait dans une chanson de Miossec, ou de Thiéfaine. Ces chansons qui ne sont que des torrents de larmes à n’en plus finir. Et qui sont si réelles pourtant. On est là, on lit, on entend. On n’y est pour rien, c’est vrai. Mais surtout, on ne peut rien. Parce que pas à la bonne place, parce que pas capable, parce que pas mieux.

La timbre de voix haut perché d’Axl dans les oreilles, presque comme un cri, laissant mes pensées vagabonder, je savais, me doutais. Et là, j’ai vu. Coup de poignard. Est-ce la personne, est-ce le contenu, je ne sais pas. Peut-être, peut-être pas. Surement. Peu importe.

0n sait qu’on ne devrait pas, que ça ne sert à rien. Que ce n’est pas plus la première fois que la dernière. Que ça arrive à tout le monde. D’ailleurs ça a déjà fait mal avec d’autres, et ça le fera de nouveau. Qu’il faudra certainement peu de temps avant de lire une autre phrase du genre, de la même personne, ou d’une autre. Et que ce sera tout aussi douloureux. Il faudrait se blinder, oui, ça pourrait être utile. Il faudrait que cette apparence, à laquelle presque tout le monde croit, devienne réalité. Être insensible. Bonne idée. Ou pas. De toute façon, c’est pas possible. L’autre n’en saura surement rien. On le gardera pour soi. Ça vaut mieux, pas envie de s’expliquer, pas envie d’être mal compris. Pas envie que l’autre croit ce qui n’est pas. Parce qu’il n’y a rien de plus là-dedans qu’une intense douleur de voir l’autre souffrir. Et puis on ne dira de toute façon rien parce qu’on a peur que l’autre se taise. Qu’il refuse désormais de montrer sa souffrance. On la verrait quand même et ce serait pire. Oui, ça vaut mieux, on se tait.

Je monte un peu plus le volume, laissant la musique me noyer…

« Il y a une lumière spéciale qui brille toujours, même dans les nuits les plus sombres… » « Ne me secoue surtout pas, mes yeux sont pleins de larmes. »


A vous tous qui êtes passés...

Pensée d'hiver...

Paris, hiver froid, nuit sombre, tu marches dans la rue, de la musique dans les oreilles, la tête ailleurs. Tes yeux tombent sur un regard, un instant. Ce visage, tu le connais. Tu plonges dans tes souvenirs du passé pour te rappeler…

A vous, tous, qui êtes passés un jour. A vous que la vie m’a fait croiser.

Tu les as croisés, l’espace d’un instant, ou peut-être plus. C’était, avec l’un des notes jouées ensembles, avec l’autre, quelques mots échangés. C’était des yeux brillants à la fin d’un concert, brillants de larmes ou brillants de bonheur. Brillants d’émotion, ça c’est sur. C’était des silences qui en disaient bien plus que des mots. C’était un café, une bière. Un café ET une bière parfois. Parfois c’était des larmes à consoler, des mots à écouter. Parfois c’était des épaules à serrer, des mots à prononcer. C’était des personnes que tu croyais connaitre par cœur, et que tu redécouvrais encore et toujours. C’était des presqu’inconnus qui pour un moment seulement se laissaient aller tout autant que toi. C’était des regards qui parlaient sans bruit. C’était des nuits à discuter à l’autre bout du monde. C’était de ces douleurs qui s’estompaient parce qu’on se sentait moins seul. C’était de tes douleurs qui s’estompaient parce que l’autre avait moins mal. C’était le froid que tu oubliais à en tomber malade parce que ta seule attention était l’autre. C’était du temps qui passait trop vite. C’était des soleils qui se couchaient, quatre bras posés sur la rambarde d'un pont. C’était des roues au pied qui n’en finissaient plus de tourner. C’était des pâtes vaguement cuites qui servaient de prétexte à rester quelques minutes de plus. C’était des jeux de cartes qui servaient de prétexte à se retrouver. C’était d’infâmes menus best-of au McDo Rivoli, Saint-Michel, Cité de la Musique, des crêpes métro Odéon. C’était une bière au bord du Danube. C’était un vin du Chili - un bordeaux peut-être ? – dans un escalier vers Denfert. C’était des moments où seulement toi savais, où l’autre n’aurais jamais pu deviner.

C’était des moments où tu oubliais. C’était des moments où tu te disais que la vie valait d’être vécue.

Et puis voilà, le temps est passé. L’un est parti, l’autre est occupé. Ou peut-être qu’il t’a déçu. Si ce n’est pas toi. Oui, sûrement, c’est toi qui l’a déçu. On s’est dit qu’on resterait en contact. Evidemment, ça n’a jamais été le cas. Chacun s’est laissé emporter par la vie. On s’est dit qu’on s’appelait. On s’est dit qu’il faudrait qu’on fasse des trucs ensemble. Quels trucs ? Des trucs. Des fois même, on s’est pas dit. Ca s’est fait en un moment, comme ça. Sans qu’on s’en rende compte. A moins qu’on s’en soit aperçu mais on a rien dit. Si ça s’est fait après tout, il devait y avoir une raison. Pour d’autres, c’est des mots que t’as dit, des gestes que t’as fait, et que t’aurais pas du. Tu les as regrettés juste après, ou un peu plus tard. Mais à quoi bon. C’est fini de toute façon. Et puis il y a aussi ceux dont tu t’es éloigné petit à petit. Tu sais pas pourquoi, tu t’éloignes. Vous vous éloignez. Chacun s’écarte un peu plus chaque jour. Quelque chose de cassé sans doute, quelque chose qui n'est plus comme avant.

Tu aimerais les revoir. Tu vas tout faire pour, reprendre contact.

Peut-être pas.

C’est peut-être mieux comme ça, de toute façon, eux, ne se sont pas manifestés. Et puis, tu le sais, ça ne servirait à rien. C’est plus pareil maintenant.
Tes souvenirs, ils sont toujours là, plus ou moins intacts. Eux, par contre, ils sont peut-être différents.

Excuse bidon.

Bah, pas grave, cette excuse n'est destinée qu’à toi. Tu aimerais les revoir mais tu ne les reverras jamais.

Tu te dis en écrivant tout ça que c’est marrant, que peut-être ils vont lire ces mots et ne pas réaliser qu’il est question d’eux. Que peut-être ils réaliseront mais n’oseront rien dire. Que peut-être ils réaliseront mais ne voudront pas réagir.


A vous, tous, qui êtes passé un jour. A vous tous, merci. Merci de ce que vous étiez. Merci pour ces moments, merci pour ces instants. Tristes ou gais, ils étaient forts. C’est tout ce qui compte. On ne se reverra surement jamais. En tout cas, ce ne sera plus comme avant. Tant pis. J’aurais bien aimé qu’on ne se quitte jamais.
A défaut, je me souviendrais.

Paris, hiver froid, nuit sombre, tu marches dans la rue, de la musique dans les oreilles, la tête ailleurs...






30.11.08

Mille notes, Mille mots, Mille peines

Juste un texte, comme ça, parce que ce passage de la Bohème me prend toujours autant aux tripes. Et pour ceux qui veulent entendre le fameux passage, c'est dans le lecteur deezer juste en dessous du texte. Le Do traine depuis le départ, le moment fatal est à 1:30.

C’est l’histoire d’un écrivain. Enfin un écrivain. Vite dit. Un gars qui écrit, qui essaye d’écrire. Il écrit parce qu’il a mal. Mal de quoi ? Il sait pas. Il a mal, c’est tout. Et chaque fois qu’il écrit sa douleur passe. Un peu. Enfin il croit. C’est peut-être juste un prétexte pour écrire.
Ce qui est sur, c’est qu’écrire, il aime ça. Quand il écrit, il est bien. Il oublie tout. Sa vie n’existe plus. Pourtant, quand il écrit, il utilise une grande part de lui. Mais bon, c’est pas pareil. Comme un autre lui très similaire et très différent. Quelqu’un qu’il connait de l’intérieur, qu’il sait très bien décrire (marrant, décrier est anagramme de décrire, synonyme aussi…), mais qui vit sa vie à lui. Et puis des fois (souvent), leurs vies se croisent, fusionnent, se séparent.
Monde parallèle.
Et puis il aime ces ambiances sombres, à la frontière du glauque. Avec la trompette bouchée qui joue en fond. Alors il les raconte, il vide sa tête.
Sa tête. Parlons-en. Trop pleine, trop utilisée, trop usée. Les mots tournent dedans à deux-cents à l’heure, ayant juste le temps de former des phrases avant d’être remplacer par d’autre. Il parait qu’on appelle ça la pensée. Ouais, un truc du genre.
C’est ptet pour ça qu’il aime écrire d’ailleurs. Enlever quelques mots de sa tête, les laisser couler sur du papier. C’était quoi l’expression déjà ? Larmes de plumes. Ouais, ça doit être pour ça.
Mille mots pour mille larmes, mille larmes pour mille peines. Alors même que pour une peine, il en faudrait dix-milles et plus.
Bah… Tout ça c’est rien que du pipeau pour écrire de toute façon.
En parlant de pipeau, pourquoi mille notes ? Parce que si dix-mille mots ne suffisent pas à exprimer une peine, une note suffit à exprimer dix-milles peine.
Parce que c’est ça, sa vraie façon de déverser ses flots de tristesses, les notes. C’est pas lui qui a inventé ça d’ailleurs. La musique vide les cœurs là où les cœurs ont vidé les mots. Et il en faut pas beaucoup, hein.
Comme dans ce passage de La Bohème. Non, pas la chanson d’Aznavour hein. La Bohème de Puccini. Vous savez (Note de l’auteur : non, vous savez surement pas, bande d’ignares que vous êtes, c’est bien pour ça que je vais la résumer !), ce mythique opéra qui raconte une histoire si simple, si actuelle. Rodolfo, artiste aime Mimi. Elle est malade, elle va mourir bientôt. Il est inquiet de la perdre. Elle l’apprend, et décide de ne plus jamais le revoir. Et puis, finalement, elle revient, demande son pardon à Rodolfo. Lui, évidemment, lui accorde. Elle meurt.
Au même moment, la musique vous transperce. Une note, qui n’en fini pas, un Do. Un accord majeur, cinglant, et une mélodie si simple : cinq notes... Rideau.
Pourtant n’importe quel musicien le sait, un accord majeur, c’est gai, c’est pas triste. Et puis cinq notes. Y en a que douze de toutes façon. Pourtant… Ce passage, il l’oubliera jamais. C’est bête, hein ! Mais pourtant, le jour où il l’a entendu, c’était pas des notes. C’était juste Mimi qui venait de mourir dans les bras de son homme, et c’était juste des larmes qui coulaient de son cœur.
Depuis cet instant, il a su que, à jamais, ses peines se déverseraient en notes et ses mots ne feraient que les accompagner.
Mille peines, Mille mots, Mille notes.










6.10.08

Passé. Présent. Futur.

Passé. Présent. Futur.

La réflexion d’une nuit, voir même de plusieurs.
(Et le premier qui me sort que ça a des allures de métaphysiques à la Et vice et versa, je le frappe :o )


Notre passé influence notre futur. Ca c’est sur. Notre présent aussi, d’ailleurs. Ce qui est pour le moins logique vu que le présent présent dès qu’il n’est plus présent, c'est-à-dire instantanément (ou presque), devient passé, sans pour autant avoir intrinsèquement changé, sorti de sa dimension temporelle (y a pas à dire, je m’aime quand je fais des phrases comme ça et qu’elles veulent dire quelque chose en plus, pasque sisi, ça veut dire quelque chose).
Je m’explique : le présent ne durant qu’un instant, et changeant en temps réel, il devient très (le mot est faible !) rapidement un évènement qui n’a plus lieu, mais a eu lieu (la nuance est importante).
Ainsi, là, maintenant, alors que je tape ce texte, le temps que je finisse cette phrase, et l’instant ou j’aurais comment à la taper ne sera plus présent, mais bien entendu passé… Et, si je voulais encore prendre la tête trois quarts d’heure avec ça, je dirais que c’est la même chose en ne parlant plus de phrase, mais de lettre frappés, et même de début et de fin de frappe, du moment où je touche la lettre sur mon clavier, etc, etc, etc…
Et ce qui est encore plus intéressant, c’est que de fait, le futur devenant a un quelconque moment le présent, alors donc le présent est influencé par le passé qui lui-même a été présent à un moment passé (ça va, vous suivez ?)
Ma question est donc : peut-on à la vue du passé qui n’est plus présent, influencer le futur qui va devenir présent (et donc passé), et même l’instant présent alors qu’il n’est plus futur mais pas encore passé dans le but d’altérer le futur passé (qui par la même occasion est un passé futur, notez), peut-être même dans l’instant présent ? Et si oui, doit-on le faire ?
Ce que l’on peut exprimer aussi de cette manière : l’expérience acquise doit-elle amener à altérer son comportement de manière à ce que l’expérience en cours d’acquisition soit différente.
Parce que dans ce cas, les conséquences sont assez importantes : vu que l’on base son comportement sur son expérience acquise, cela voudrait dire que l’on pourrait (devrait) s’assurer d’acquérir l’expérience que l’on souhaite… et donc que l’acquisition d’expérience n’a pas un grand intérêt, vu qu’on peut la prévoir à l’avance.
Un peu comme lorsqu’on s’intéresse à une équation dont la représentation graphique serait une parabole ; prenons la plus simple d’entres elles : y = x² ; si l’on veut savoir ce qui se passe quand x tend vers plus l’infini (par analogie, les différents moments vécus au fur et à mesure que le temps passe) pour y (l’expérience que l’on acquiert quand le temps passe), vu qu’on ne peut pas faire une infinité de calcul, on va prévoir ce qui se passe.
Et ça, on le fait de manière très simple, merci la sacro-sainte récurrence : si je peux prouver que yn+1 par rapport à yn est directement lié à x1 et x0, quel qu’ils soient, et que j’arrive à amorcer ça avec une quelque valeur de x, j’ai plus besoin d’aller voir ce qui se passe pour chaque valeur de x, jusqu’à plus l’infini (parce que là, pour le coup, je peux calculer longtemps), je sais déjà ce qui se passe…
C’est comme ça que je sais que y tend vers plus l’infini, quand x tend vers plus l’infini dans l’équation précédente.
Donc, revenons à nos histoires de présent/passé/futur. Si grâce à mon expérience passée, je peux altérer mon présent et mon futur de manière à ce que l’expérience que je vais acquérir soit de manière quasiment certaine celle que je prévois à l’avance, je peux prévoir très longtemps à l’avance, je n’ai pas besoin d’acquérir cette expérience, je peux dans ma tête simuler cette expérience.
Oui. Sauf que ça ne marche pas.
Et en fait, c’est assez logique…
Bin oui, et ce pour plusieurs raisons toutes bêtes en fait ! D’une, on n’est pas tout seul ! Et évidemment, l’existence des autres, qu’ils fassent comme nous, ou pas, ça met le bazar, non pas que ça change le fait que notre preuve par récurrence soit juste, mais ils rajoutent des bricoles dans l’équation qui sont peut-être pas grand-chose, à la base, mais qui au bout d’un moment font beaucoup…
Ensuite, parce que, notre simulation d’expérience future acquise, c’est de l’expérience acquise en soit. Et de plus différente de ce qu’aurait l’expérience acquise, si ça avait été réellement le cas.
Donc du coup, l’expérience que l’on a, n’est plus la même, et ça refout tout en l’air.
Et histoire d’en rajouter une couche, le fait de simuler l’expérience future acquise, c’est de l’expérience acquise, mais cette même expérience future simulée, est de l’expérience acquise en elle-même ! Les conséquences : comme au dessus.
Oui, mais en même temps, on ne va pas s’empêcher de réfléchir au futur, sous prétexte que la réflexion en elle-même le modifiera. De toute façon, la non-réflexion aura le même type d’effet.
Ca veut donc dire, que notre vie est remplit d’approximations plus ou moins foireuses (souvent plus que moins…) du futur, et qu’il y a de toute façons tellement de variables à gérer et corriger en temps réel que c’est incalculable. Comme pour la météo précise à plus de trois jours. Sauf que comme pour la météo totalement imprécise, et très fortement improbable, c’est notre seul point de repère. On n’a pas trop le choix.
J’ajouterais à cela qu’on a légèrement tendance à être très mauvais en « calcul humain », et que du coup, ça donne souvent du grand n’importe quoi, certaines personnes qui me connaissent pourront le confirmer. Certaines plus que d’autres. Une ou deux tous particulièrement (se reconnaitront-elles (ces personnes), je me demande, je ne serais pas contre en même temps, plutôt même totalement pour, même ci, pour un cas particulier, j’ai beaucoup de doute).
Et ce qui est « marrant », c’est que ça nous amène des fois à totalement nous planter, à être complètement à la masse. Et à faire des grosses boulettes qu’on regrette amèrement après. Très.
De l’expérience de plus qu’on acquiert, toujours ça de pris.
Donc pour résumer (sisi, c’est possible, enfin on va essayer) :
Le passé nous permet de modifier notre présent, notre futur, notre futur présent et notre présent futur, qui deviendront tout les deux plus tard notre passé, notre passé présent, et notre présent passé. Quand à notre futur, notre futur présent et notre présent futur inclus, il s’influence lui-même, et nous influences nous-mêmes. En plus les autres influencent sur nous. Et nous-mêmes aussi, et en plus on ne sait pas compter donc on se plante un peu (beaucoup) tout le temps.
Et alors, justement, ça me fait amener une nouvelle question : dans notre passé, il traine des tonnes d’erreurs, qui se transforment en regrets, très amers et très durs surement. Qui à leur tour nous influencent, souvent plus que nos réussites (les joies de la psychologie), et nous font souvent partir en vrille encore plus, nous poser des tonnes de questions en plus, et redouter certains (possibles) évènements futurs.
D’autant que, des évènements pourtant anodins dans les faits, nous font remonter tout ça à la tête en mode grosse claque aller retour avec une batte de baseball cloutée à la place des doigts.
Et ça fait mal.
Alors, donc, ma question, doit-on s’autoriser de laisser nos regrets influencer notre futur, et si oui co…
De quoi ?
Que je me taise ?
Bon. Ok.
Mais vous rater un grand moment de philosophico-mathématico-réflexion d’une profondeur que vous n’atteindrez surement jamais vous-mêmes (bin oui parce que sinon, c’est vous, pas moi qui écririez ce texte, CQFD.)
Ah oui, un dernier mot tout de même, qui empêcherait toute compréhension (si tant est que vous aillez une quelconque capacité d’intelligence vous permettant de comprend ce que mon intellect supérieur à penser ces derniers temps), de ce que je ce que je viens de dire : Et vice et versa (oui, vous avez vu, ça change tout).

Après tout ça, si vous vous demandez si j’étais sérieux ou pas dans cette… chose… et bien, oui, en très grande partie, une histoire d’évènement (très récent) anodin (cf. plus haut).
Personne comprend, à par moi, ptet pas plus mal, vu que le but de ce blog (aaaaah, je déteste ce mot, décidément… ça sonne trop skyblog), c’est quand même surtout les mots et la musique, ou la musique et les mots, je ne sais pas trop (les mots ou les maux d’ailleurs ?).
Et donc, je conclue (enfin !), en dédiant ce truc que je viens de pondre, à Solène vu quelques discussions qu’on a eu à divers moments qui y ressemblent étrangement sous certains aspects ( :D ), en signalant à une certaine J. qui je sens va trainer dans le coin un de ces quatre qu’elle doit pas du tout se sentir concerner par le cas particulier cité plus haut, pour la bonne raison que c’est pas le cas (particulier, mouahaha (oui, je sais je suis pas drôle – juste fatigué en fait)), et en pensant à une autre personne dont j’aurais aimé que nos relations ne soient pas devenues ce qu’elles sont devenues…

Et maintenant, musique !!!

(PS : Je tire mon chapeau à ceux qui auront eu le courage de me lire jusqu’au bout… pour la peine vous avez gagné toute mon affection… vous êtes contents hein ???)


Sandi Thom - Crazy (Gnarls Barkley Cover)

27.8.07

C'est beau une ville la nuit 2/2

La suite, la fin :

...
Le rond-point des Champs, ou les quais.
Les quais.

Tiens, c'est vrai, en face, la Tour Eiffel. Son phare illumine le ciel gris. Puis toutes les ampoules se mettent en action, la faisant scintiller de mille feux. Un instant, tu repenses à ces idiots du public qui tout les soirs te font cadeau de quelques sympathiques flash dans la figure.
Toujours agréable.
Surement les mêmes qui applaudissent alors même que l'orchestre ne s’est pas tue.
Incultes. Ignares. Sans-gênes. Moins que rien. Stupides personnages.
Et puis en fait non, tu n'y penses plus, tu te laisses hypnotiser par ces crépitements lumineux.
Plus rien. Trop cher pour durer plus longtemps.
D'un coup ta tête tourne, pas bon de sortir d'hypnose brusquement (les 6 bières y sont peut-être un peu pour quelque chose aussi, non ?), alors tu t'assois.

Tu te relèves.
Les quais.
Non, le Rond-Point.
Les Champs.

Ca te rassure, d'un coup, certains se sont plus lâchés que toi sur la bière. Ou alors ce n’était pas de la bière. En tout cas, ils se sont lâchés.
Ils ont l'air heureux. Tu ferrais bien comme eux, mais smoking, imper et borsalino, en boite... Et puis c'est surement juste un air qu'ils se donnent. Que l'alcool leur donne. C'est bizarre, ça te fait pas cet effet, à toi.

Concorde.
Assemblée Nationale.

Deux plantes vertes, les pauvres... tu les plains, fallait pas tant s'amuser à l'école de police.

Boulevard Saint-Germain.

Pas trop ton chemin. Tant pis. Au point où t'en es. Rue du Bac (lointain souvenir, tiens, le bac).

Boulevard Raspail.
Rue de Rennes.
Odéon.
Boulevard Saint-Michel.

Il faudrait que tu rentres. Il est surement plus de 2h. Ah. Non. 3h. Pas sérieux. Non. Vraiment pas.

Place Saint-Michel.

Tiens de la trompette, au loin. Le Caveau de la Hûchette ? Tu avances. Le son augmente. Une belle mélodie, triste, noire. Tu ne sais pas qui joue, mais il joue... bien.

Il est là, en contrebas, en bord de Seine. Tu hésites. Tu descends. Tu écoutes. C'est beau. Il te faut quelques minutes avant de vaguement distinguer une grande boite noire en retrait.
- Guitare ?
- ...
- Je peux ?
- ...
Ca doit vouloir dire oui. Alors tu la prends. Joues trois notes. Le Ré est faux. Voilà. Tes souvenirs de soirées de lycée reviennent, tu essayes tant bien que mal de suivre la trompette. Ca marche pas trop mal, tu continues. Te lâches un peu. Beaucoup.

Comme elle est triste, cette mélodie. Mais ça te fait du bien. Tu es dans ton monde.
Vous jouez.
Longtemps.
Longtemps.
Longtemps.
Longtemps.
Longtemps.
Longtemps.
Longtemps.
Longtemps.
Longtemps.
Longtemps.

Un bruit familier. Des voix. Ah, ça y est, tu reconnais. Les éboueurs. Qui commencent leur service à... 5h (Paris s'éveille). Faudrait rentrer, peut-être ? Tu n'as pas envie. Mais bon. Alors tu ranges la guitare, avec regrets.
- Merci.
- ...
Ca doit vouloir dire merci. La mélodie triste continue. Sans toi. Tu marches. Tu es bien.
Tu fais quoi, ce soir ? Ah oui, un concert.



A la prochaine les gens, et n'oubliez pas :
C'est beau une ville la nuit.



Richard Bohringer & Aventures - Ma page blanche





C'est beau une ville la nuit 1/2

Un jour de plus (à peu près), et un nouveau texte. Différent. Avec un titre emprunté à Richard Bohringer, pasque, y a pas à dire, c'est beau une ville la nuit :

PS : Bien sur, si vous trouvez ça mauvais, vous gênez pas pour le dire (So, je t'ai entendu, tais-toi :p), vous avez même le droit d'argumenter.
PS2 : Kyou, t'as vu, du bleu, spécialement pour toi :D


1h du mat', sortie de concert. Enfin, plus précisément, sortie d'après-concert.
Comme chaque fois, tu es allé au café des artistes, boire un verre avec d'autres musiciens. Toujours le même rituel, histoire d'atterrir, sans trop de dégâts. C'est tellement dur de retourner à ta vie quand tu viens de passer deux, trois heures, envouté par l'extraordinaire mélodie que l'orchestre a joué, que tu as joué. Alors tu rejoins les autres, tu bois deux, trois bières, non, quatre ce soir, peut-être même cinq... six ? Pour rester dans l'ambiance, un peu, vaguement... Et tu as rigolé, vous vous êtes racontés vos dernières anecdotes, les dernières frasques du chef Truc, de la sopran... zut, comment elle s'appelait déjà ? Mais si, celle qui faisait la couverture du numéro de Mai du Monde de la musique, à moins que ce soit Diapason... bon enfin vous voyez de qui il parle, hein ! Ah, oui, vous avez ptet remarqué aussi, pendant le concert, la harpiste, elle a cassé une corde !
Non, ils n’ont pas vu. C'est normal en même temps, tu es bien placé, toi, tout au fond. Et puis vous jouez si peu, vous, les percussionnistes. On dit même que vous passez, derrière les instruments, plus de temps cachés à vous marrer plutôt qu'à jouer. Des rumeurs, bien entendu, loin de toi ce genre de pratiques.
En fait, heureusement qu’ils ne savaient pas pour la corde. Sinon t'aurais rien eu à leur raconter.
Et puis voilà, la conversation commence à tourner en rond (ta tête aussi d'ailleurs, vu que t'es venu à toute vitesse au concert, juste en sortant du conservatoire dont le directeur t'a retenu trop longtemps (y a-t-il besoin de le préciser ?) pour pas grand chose, rien dans le ventre du coup) le silence s'installe, petit à petit, tranquillement, vous entoure, à en devenir oppressant. Un premier annonce son départ, bien vite suivi par les autres.
Tu reste, là, seul. T'as envie d'une autre biè... nan, ca serait pas sérieux... Sur l'écran 16/9ème, Eurosport, rediffusion d'un match de foot de 86... Bah, tu n’aimes pas le foot.

Alors donc voilà, 1h du mat', tu te retrouves dans la nuit, franchement noire. Une gentille brise, juste assez glacée pour te faire frissonner, et te convaincre de relever ton imperméable, d'enfoncer un peu plus ton borsalino. Saleté d'hiver taré, ici il fait à peine 0°C, une fichue humidité à te réveiller des rhumatismes. Mais bon, t'en as pas. Dans les stations de ski, ils n’ont pas de neige. Quelle époque.

Et voilà, le noctilien qui te passe sous le nez. Suivant : 27 minutes, tu repars à pied. Ca tombe bien, pas envie de rentrer. Ce qu'il te faudrait, là, tout de suite, maintenant, c'est un autre concert. Retrouver l'euphorie perdue. Ou un rail de coke. Au choix. Le concert, c'est peut-être moins dangereux. Quoique terriblement addictif.

Le thermomètre ne prête visiblement aucun intérêt au fait que tu sois dehors.
Se transformer en glaçon géant dans les 2 minutes qui suivent, ou sinon, marcher.
Lourd dilemme.
Tu marches.
...




La suite, euh... tout de suite.

Richard Bohringer & Aventures - Alcools




26.8.07

Un étrange fruit

Les lumières sont silencieuses.
La salle est baignée d'un halo de silence.
Le pianiste joue le premier accord. Sec. Implacable.
Je chante.
Southern trees bear a strange fruit
Un projecteur s'allume, une ou deux secondes.
Un cri. La scène.
Vision d'horreur. Un arbre, un noir, pendu.
Blood on the leaves and blood at the root
Une sombre ambiance, rouge, sanglante, s'installe autour du pianiste.
Ombre chinoise.
Black body swinging in the Southern breeze
Retour du projecteur blafard.
Aucun bruit cette fois.
Strange fruit hanging from the poplar trees
Derrière le public, halo blanc, éclatant.
J'apparais, le visage noirci. Grimace de douleur.
Pastoral scene of the gallant South
Je descends le long des gradins.
Le temps me semble comme arrêté.
The bulging eyes and the twisted mouth
Ce blanc, glacial, inonde progressivement la scène.
Scent of magnolia sweet and fresh
Là, face au public. Une image en tête.
1939, café society, service interrompu.
Billie Holliday, sur scène, chante.
Strange fruit.
And the sudden smell of burning flesh
Cette vision me terrifie.
J'ai le sentiment de n'être plus qu'un immense bloc de glace.
Here is a fruit for the crows to pluck
Premier rang. Les visages semblent pétrifiés.
For the rain to gather for the wind to suck
La fin de la chanson. Libération. Tout juste la force de finir.
For the sun to rot, for a tree to drop
Avant dernier vers. Ma voix s'effondre.
Doucement.
Here is a strange and bitter crop

Ca y est.

Dernières notes de piano.

Enfin.

Une larme sur ma joue.

Silence total.

Noir intense.

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Le texte de Strange Fruit, traduit :

Les arbres du Sud portent un étrange fruit,
Du sang sur les feuilles, du sang aux racines,
Un corps noir se balançant dans la brise du Sud,
Etrange fruit pendant aux peupliers.

Scène pastorale du "vaillant Sud",

Les yeux exorbités et la bouche tordue,
Parfum du magnolia doux et frais,
Puis la soudaine odeur de chair brûlée.

Fruit à déchiqueter pour les corbeaux,
Pour la pluie à récolter, pour le vent à assécher,
Pour le soleil à mûrir, pour les arbres à perdre,
Etrange et amère récolte.


Strange Fruit par Billie Holiday





Strange Fruit par Aaron






Entre 1882 et 1930, chaque semaine, un homme, une femme, un enfant, noir, était lynché, massacré par une foule blanche remplie de haine. Pour rien.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Strange_Fruit

Notes bleues, le retour

Presque un an que notes bleues a commencé, et plus ou moins autant qu'il a calé.
Nouveau départ aujourd'hui, donc, et ce coup-ci pour de bon, je l'espère.
Et on attaque tout de suite, avec un premier texte, inspiré d'une chanson que je connaissais depuis bien longtemps par Billie Holliday, et que j'ai découvert de nouveau, reprise par Aaron.
Rendez-vous dans quelques minutes sur le post suivant pour Un étrange fruit...

Bienvenue tout le monde donc :)

29.10.06

Guitares islandaises

Je l'avais dit, on parlera, entre autres, de musique ici.
Et pour commencer - avis aux amateurs de guitares - voici un site islandais (mais en version anglaise, j'ai pitié de vous, et de moi) qui contient un bon nombre de partitions pour guitare(s) (solos, duos, trios, quatuors...) ainsi que des liens vers d'autres sites sur le même thème.
A consommer sans modération :)

Eythorsson

@+